La genèse de mon roman Red Stone

Aujourd’hui je vous raconte l’histoire de mon roman Red Stone, qui sort le 3 mai 2023. Je n’ai pas l’habitude de parler de moi, mais je trouve que la trajectoire de Red Stone vaut la peine d’être racontée. Si vous êtes auteur, peut-être vous donnera-t-elle de l’espoir 🙂 . En tout cas, elle prouve que l’édition d’un roman peut prendre des chemins inattendus …

Ça me fait tout drôle de regarder en arrière et de faire le bilan de ce manuscrit dont le stade ultime, la publication, va bientôt voir le jour. Parce que je ne m’y attendais pas. L’histoire de Red Stone, c’est celle d’un premier roman dans lequel j’ai mis beaucoup de passion et de moi-même, et dont je ne pensais pas qu’il serait édité un jour … Et qui va pourtant être publié par une grande maison d’édition de l’imaginaire.

Quand j’ai commencé Red Stone, il y a plusieurs années de ça, je n’avais encore jamais écrit de roman. J’avais l’impression de stagner dans ma vie, de voir le temps me filer entre les doigts sans réaliser mon rêve. Depuis toute petite, je rêvais d’écrire des romans, mais, arrivée à l’âge adulte, je ne m’étais toujours pas lancée. Peut-être par peur de ne pas y arriver, ou parce que mon manque de confiance en moi me chuchotait que j’en étais incapable.

Toujours est-il que quand j’ai réalisé que ma vie était en train de s’écouler sans que je réalise mon rêve, ça m’a un peu secouée. Je sentais toujours ce sentiment d’inaccompli et de frustration au fond de moi. Heureusement, je savais comment y remédier.

Je ne sais plus quel auteur disait que pour être chirurgien, il fallait faire douze ans d’études, alors que pour être auteur il suffisait de prendre un papier et un crayon. Cette idée est à la fois simpliste et très juste. Parce que c’est vrai : pour écrire un roman, il faut aligner les phrases sur une page blanche. Mais mieux vaut se renseigner un peu en amont pour savoir où l’on met les pieds.

C’est donc ce que j’ai fait, pour commencer. Je me suis passionnée pour tout ce qui tournait autour de l’écriture. J’ai lu des livres sur le sujet, dévoré des blogs, analysé mes romans préférés pour voir comment ils étaient faits. Dans la foulée, j’ai créé ce blog pour échanger avec vous autour de l’écriture.

Et puis j’ai fini par me lancer, quitte à confronter mon rêve à la réalité.

Depuis un moment, je rêvais d’une histoire de pirates qui se déroulait à la fois sur le pont d’un navire et sur des îles mystérieuses 🏝️☠️⚓. J’avais envie de créer des personnages contrastés, réunis par les blessures de la vie, qui finiraient par se lier d’amitié. J’imaginais une intrigue basée sur la quête d’une mystérieuse carte, qui révélait plus qu’il n’y paraissait. Et surtout, je voulais mêler magie et piraterie.

Je me souviens exactement des premiers paragraphes que j’ai écrits. Ils étaient un peu timides, hésitants, comme on monte sur le pont d’un navire inconnu. Et puis très vite, le vent a soufflé dans les voiles. J’ai plongé tête la première dans mon histoire. Je me rappelle avoir passé des journées entières à écrire sans voir le temps passer. Cette histoire m’a exaltée et fait rêver comme jamais.

Plus qu’un aboutissement, Red Stone a été une révélation pour moi. J’ai découvert que l’écriture était ce dont j’avais besoin : une activité qui me passionne, m’épanouit, m’apaise, me remet en question sans cesse pour me faire évoluer.

J’ai découvert que j’adorais créer des personnages, des univers, des intrigues, et laisser courir mes doigts sur le clavier pour leur donner vie. Qu’il me plaisait de me laisser imprégner par mes histoires et de les garder toujours dans un coin de ma tête, jusqu’à ce qu’elles soient couchées sur le papier.

Quand Red Stone a été fini, je l’ai envoyé à une poignée de maisons d’édition. J’ai eu des retours, souvent argumentés, mais pas de réponse positive. J’ai attendu l’une de ces réponses plus d’un an. Je n’ai pas vraiment insisté, je voulais laisser faire les choses.

Pendant ce temps, ma vie a continué son cours. Je me suis consacrée à ma réécriture de conte, Le royaume sans ciel, qui m’a donné du fil à retordre avec ses trois intrigues entremêlées. Ma fille Margot est née. Le royaume sans ciel a été publié chez Magic Mirror Éditions, ce qui fut une belle expérience. J’ai abandonné mes missions d’infographiste pour me pencher sur la rédaction web et développer mon blog. Bref, de l’eau a coulé sous les ponts.

Avec tout ça, Red Stone a fini par passer au second plan. Ce roman restait celui qui m’avait le plus passionnée, et qui continuait d’allumer quelque chose dans mon cœur à chaque fois que j’y pensais. Il gardait une place particulière pour moi, celle de mon premier coup de foudre d’écriture, mais je ne pensais pas qu’un jour il deviendrait un livre. Je crois qu’à force de me renseigner sur le monde de l’édition, j’avais intégré le fait qu’il était quasiment impossible de faire publier son premier roman.

C’est comme ça que Red Stone a dormi dans un tiroir pendant plusieurs années.

Jusqu’à il y a quelques mois.

À cette époque, j’avais un peu déserté les réseaux sociaux, et c’est ma petite sœur qui m’a parlé du premier concours Fantasy lancé par Big Bang, la collection young adult de Bragelonne, qui a publié des succès comme Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson (qui marraine d’ailleurs le concours). Je n’avais pas de manuscrit récemment terminé sous le coude, mais ma sœur m’a suggéré de présenter Red Stone, qu’elle avait beaucoup aimé.

Cette idée me laissait perplexe. C’est vrai que mon roman correspondait à leur ligne éditoriale, mais, honnêtement, je ne pensais pas qu’il avait une chance de gagner. Bragelonne est une grande maison d’édition, et j’imaginais mon roman perdu dans la masse de manuscrits proposés …

Mais ma sœur a insisté (elle m’a envoyé un sms par jour jusqu’à ce que j’agisse, saluons sa ténacité 😅), alors j’ai fini par proposer Red Stone au concours, mais sans vraiment y croire.

Vous imaginez donc ma surprise lorsque j’ai appris, quelques mois plus tard, que Red Stone avait gagné le concours Big Bang. Au début, je n’arrivais pas à y croire, j’ai mis plusieurs semaines à vraiment intégrer cette idée. Mais la réalité était bien là : mon roman de cœur, celui qui m’avait fait découvrir le monde merveilleux de l’écriture, allait être publié chez Big Bang. Et surtout, il finirait par atterrir entre les mains de lecteurs qui allaient découvrir mon univers.

À la joie suscitée par cette nouvelle s’est superposée une crainte : allais-je être capable de replonger efficacement dans un manuscrit écrit il y a plusieurs années ? Heureusement, le travail éditorial a commencé rapidement. Et, comme toujours, mes doutes se sont estompés dès le passage à l’action.

Ma première relecture de Red Stone a été à la fois émouvante et difficile, car, après tant de temps sans y avoir mis le nez, les choses qui n’allaient pas dans mon texte me sautaient aux yeux. Mais je pense que ça a été une bonne chose. Ce recul m’a permis de lâcher prise sur ce qu’il fallait corriger sans m’accrocher à la version initiale de mon manuscrit. Et j’ai pu envisager cette phase différemment, avec plus de maturité, grâce à l’expérience acquise depuis.

Les conseils éditoriaux dont j’ai bénéficié pointaient justement les choses que je voulais améliorer, et m’ont donné des pistes pour le faire. Ce point de vue extérieur et professionnel a été d’une aide précieuse pour tirer le meilleur de mon texte.

Honnêtement, cette période de correction a été intense. Elle a duré deux mois et j’y ai travaillé plusieurs heures par jour. Mais ça a été super enthousiasmant. Très vite, j’ai retrouvé ce qui m’avait tant passionnée dans l’écriture de Red Stone. J’étais de nouveau à fond sur son intrigue, ses personnages et son univers. Au final j’ai adoré cette phase de polissage de mon roman, qui m’a donné l’impression de le redécouvrir tout en lui donnant un nouveau souffle.

J’ai même enchaîné directement sur l’écriture du tome 2 avec joie (Red Stone sera une duologie).

Voilà, vous connaissez la trajectoire de mon roman. Son parcours n’est pas encore fini, loin de là : bientôt vous pourrez tenir le livre entre vos mains. Certains diraient même que son histoire ne fait que commencer 🙂

Rendez-vous le 3 mai pour la sortie de Red Stone, en attendant vous pouvez le précommander ici ou là

Le meilleur pour la fin 😋 : je vous propose de découvrir son résumé et sa couverture, qui a été réalisée par l’illustratrice Gabrielle Ragusi. Je trouve qu’elle représente à merveille l’ambiance de mon roman !

@GabrielleRagusi

Eivy survit dans les bas-fonds de Greybor depuis qu’elle est orpheline. Lorsqu’elle a l’occasion d’embarquer sur le Red Stone, le bateau d’un redoutable pirate connu pour sa dent de pierre rouge qui le rend invincible, elle saisit sa chance de partir à l’aventure. À bord, elle fait la connaissance de Kiam, orphelin lui aussi, et se retrouve bientôt investie par le capitaine d’une dangereuse mission : mettre la main sur une mystérieuse carte…

Eivy ignore alors que ce voyage va l’emmener bien au-delà des mers de son monde, et à la rencontre de son propre passé. Comment échappera-t-elle aux pouvoirs de Slivengan, le pirate sans foi ni loi prêt à tout pour leur barrer la route ? Et quels secrets cache Ako, le charmant jeune homme aux yeux vairons qui semble en savoir beaucoup sur tous ces mystères… ?