Écriture

Les conseils d’écriture de George R. R. Martin

10/04/2019

Pour cette semaine spéciale Le Trône de Fer, je me suis dit que ce serait chouette d’animer la rubrique « écriture » du blog en partageant avec vous quelques conseils donnés par George R. R. Martin. J’ai donc trouvé des extraits d’interview où il évoque l’écriture, et je vous livre ici les conseils que j’ai préférés, avec mon avis sur la manière dont l’auteur applique ces préceptes dans ses livres 🙂

« Créez des personnages réalistes »

Ce que je préfère dans Le Trône de Fer, ce sont ses personnages complexes, humains et crédibles. Chaque chapitre est raconté par les yeux d’un personnage différent, et ça se sent dans la manière dont est tourné le récit : il a un point de vue qui lui est propre et un regard personnel sur les événements.

C’est ainsi que Sansa, qui n’est encore qu’une enfant gâtée et superficielle dans le 1er tome, nous raconte l’histoire d’une manière différente que Tyrion, le nain rejeté par son père qui a trouvé son salut dans les livres, le vin et l’auto-dérision.

Pour s’assurer que ses personnages soient réalistes, George R. R. Martin essaie de se mettre le plus possible à leur place, de comprendre ce qu’ils ressentent, comme un acteur s’immerge dans un rôle. L’auteur conseille même de rencontrer des personnes réelles connaissant les mêmes problématiques que ses personnages pour mieux les cerner.

« Et faites-les évoluer »

J’ai été impressionnée par l’évolution des personnages dans Le Trône de Fer. Et il se trouve que c’est justement un point que George R. R. Martin nous encourage à travailler dans nos récits. Selon l’auteur, il faut parfois laisser émerger la bonté des personnages mauvais, mais aussi le côté sombre des gentils.

À mes yeux, le meilleur exemple en est le personnage de Jaime Lannister, qui passe en quelques tomes d’un assassin odieux (n’oublions pas qu’il a poussé le petit Bran par la fenêtre) à l’un des personnages les plus attachants de la saga.

Cela paraît impossible, et pourtant, son évolution est si sensible et bien menée que ça marche. Comment George R. R. Martin s’y prend-il ? À mon sens, en nous montrant le côté aveuglant de l’amour que Jaime ressent pour sa sœur manipulatrice, par exemple. Mais pas seulement. La perte de sa main, et donc de son statut figé de grand épéiste, le mettra face à lui-même et à ce qu’il est vraiment. Enfin, la rencontre avec Brienne, femme dotée d’une vraie moralité, va réveiller en lui un sens de l’honneur enfoui.

Citons, dans l’autre sens, le personnage d’Arya, qui passe de fillette sauvage mais innocente à tueuse en quelques années. Et, au vu des événements qu’elle traverse, on peut la comprendre …

Pour vous aider à construire de bons personnages, j’ai créé le kit d’écriture « Créez des personnages attachants ». Il contient un guide numérique de 44 pages pour apprendre à créer des personnages vivants et profonds, et des « fiches personnages » pour appliquer ces conseils à vos propres héros.

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« Multipliez les poins de vue »

En nous faisant vivre l’histoire par les yeux de nombreux protagonistes, George R. R. Martin ne se contente pas d’enrichir sa saga d’une foule de personnages variés. Il donne aussi de l’envergure au récit.

Car la multiplication des points de vue nous fait appréhender ce monde en guerre à travers le regard de personnages appartenant aux différents camps. C’est l’astuce de George R. R. Martin pour écrire une saga de grande ampleur, mais aussi pour éviter les schémas manichéens.

Ainsi, dans le 2ème tome, on suit les pensées de Davos, qui soutient Stannis dans sa revendication du trône de Westeros, mais aussi Catelyn, qui accompagne son fils Robb désireux de devenir le roi du Nord. Les deux objectifs se contrecarrent, pourtant, on peut comprendre l’un comme l’autre.

George R. R. Martin précise qu’il préfère la focalisation interne avec multiplication des points de vue, à un narrateur omniscient (un peu démodé et surtout beaucoup moins riche humainement parlant).

« Jouez avec les émotions du lecteur »

S’il y a bien une chose que l’on reproche à George R. R. Martin, c’est la facilité avec laquelle il met un terme à la vie les personnages auxquels on s’est attachés. On se souvient tous de la décapitation inattendue de Ned Stark, ou pire, des terribles Noces Pourpres chez Walder Frey …

Pour George R. R. Martin, l’effet de deuil qui en découle est un excellent moyen d’injecter de l’émotion au récit, de provoquer un sentiment chez le lecteur.

Je trouve, personnellement, que ce procédé apporte surtout énormément de suspens à l’histoire. Dans un monde où tout peut arriver, on craint d’autant plus pour la vie de nos personnages préférés … et on tourne fébrilement les pages dès qu’ils sont en danger.

George R. R. Martin conseille d’ailleurs de ne pas lésiner sur la violence et les cicatrices qu’elle laisse aux personnages. Le pauvre Theon pourra en témoigner …

« Débridez votre imagination »

Terminons sur une note plus gaie !

Avant d’écrire Le trône de Fer, George R. R. Martin a longtemps travaillé en tant que scénariste pour des séries télé. Il en a gardé un sentiment de frustration, car on lui demandait sans cesse de brider ses idées pour des raisons budgétaires …

Du coup, quand il s’est lancé dans l’écriture de ses livres, il en a profité pour libérer son imagination, et y inclure des dizaines de personnages, des batailles épiques, un mur gigantesque, plusieurs religions et des monstres aussi énormes que des dragons. Pour moi, en plus de la richesse des personnages, c’est cette densité qui rend la saga de George R. R. Martin aussi géniale. Et c’est en partie pour cela que je préfère les livres à la série télé (même si je l’adore aussi).

Pour adapter les romans au format télévisuel, l’équipe de Game of Thrones a mis de côté certains aspects de l’histoire d’origine, comme la relation surnaturelle des enfants Stark avec leurs loups (chaque loup est un prolongement de l’humain qui l’a adopté, et certains enfants comme Jon, Bran et Arya parviennent même à fusionner leur esprit avec celui de leur loup). Cette dimension surnaturelle est quasi impossible à scénariser et à filmer, mais tellement bien menée dans les livres !

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J’ai compilé pour vous 7 conseils d’écriture donnés par de grands auteurs fantasy : Philip Pullman, Robin Hobb, J.R.R. Tolkien, J.K. Rowling, Neil Gaiman, Ursula K. Le Guin et George R.R. Martin 🙂

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  • Sélya le 10/04/2019 à 18 h 26 min

    J’ai enfin compris comment rendre un texte aussi intrigant ! Merci d’avoir partagé les conseils de George R. R. Martin ! Sinon ton blog et de mieux en mieux chaque jour 😉

    • Charlotte le 12/04/2019 à 9 h 13 min

      Merci beaucoup <3 !!