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Avis lecture : La Bête du Bois Perdu de Nina Gorlier

10/06/2019

La Bête du Bois Perdu est une curiosité littéraire, un roman d’ambiance qui m’a donné l’impression d’ouvrir un grimoire poussiéreux un peu magique. J’ai bien aimé me plonger dans l’univers onirique de cette parution Magic Mirror (la maison d’édition française dédiée aux réécritures de contes).

Nina Gorlier nous présente ici une interprétation originale de La belle et la bête, où elle a remplacé l’histoire d’amour par une histoire de haine et de vengeance. Un choix qui permet de mettre en avant la noirceur des contes originaux (ce qui me plaît !).

Quelques mots sur l’histoire. Sybil, l’héroïne, veut venger la mort de sa mère en pourchassant la Bête qui l’a tuée. Pour cela, elle va s’enfoncer dans le Bois Perdu où vit le monstre.

On pénètre avec Sybil dans cette forêt étrange comme dans un rêve … mais un rêve doux-amer, qui peut se transformer en cauchemar en une fraction de seconde. J’ai beaucoup aimé cette ambiguïté permanente entre émerveillement et effroi, que je trouve très caractéristique des vieux contes. Les scènes les plus réussies à mes yeux sont d’ailleurs celles qui m’ont fait frissonner, comme lorsque Sybil est happée au fond du lac ensorcelé, ou qu’elle se retrouve prisonnière du manoir aux automates, lieu aussi glaçant qu’il était enchanteur au premier abord …

Le Bois Perdu joue avec la mémoire et les souvenirs de ceux qui s’y égarent. C’est aussi en cela que ce roman est onirique : comme dans un rêve, on a parfois l’impression de tourner en rond ou de perdre la notion du temps. Prise au piège de cette forêt de l’oubli, Sybil doit sans cesse lutter pour se rappeler qui elle est et ne pas se perdre elle-même.

J’ai aussi aimé que l’histoire du prince Espérance, qui nous est contée en parallèle de celle de Sybil, rejoigne le récit lors du dénouement final. D’autant plus qu’on y découvre une mise en abyme sur le thème du conte et des personnages de fiction.

Il y a d’autres choses qui m’ont plu dans ce livre, comme la plume poétique de Nina Gorlier, très en phase avec cet univers de conte ancien. Par contre j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de coquilles dans la première partie du livre, et aussi quelques maladresses dans les dialogues. Rien de rédhibitoire cela dit.

Notons aussi que la belle couverture, illustrée par Mina M, reflète bien l’univers du livre. Elle participe à l’harmonie qui se dégage de ce roman : le thème, la plume, les personnages, l’univers, tout concourt à nous faire nous sentir entre les pages d’un vieux grimoire, vestige d’un château envahi par le lierre et caché dans une forêt profonde …

À conseiller aux amateurs d’ambiances oniriques et de vieux contes étranges 🙂

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  • Camilleb le 10/06/2019 à 14 h 59 min

    Voila une lecture qui risque de me plaire… merci pour la decouverte…

    • Charlotte le 12/06/2019 à 10 h 05 min

      De rien merci à toi pour ton commentaire 🙂

  • Melliane le 10/06/2019 à 17 h 41 min

    Je ne connaissais pas du tout mais tu donnes très envie !

    • Charlotte le 12/06/2019 à 10 h 05 min

      Hihi 😉

  • Kin le 13/06/2019 à 19 h 22 min

    Ton avis est grave joli ! Moi aussi j’ai beaucoup aimé !

    • Charlotte le 15/06/2019 à 10 h 51 min

      Merci Kin 🙂

  • Olga le 11/07/2019 à 13 h 44 min

    Tu parles si bien du roman, ça m’intrigue énormément. Les réécritures de conte ambiguës qui explorent la noirceur du genre sont celles qui me plaisent le plus… si ajouté à cela, l’auteur travaille une ambiance onirique oscillant entre cauchemardesque et merveilleux : je succombe mille fois !

    • Charlotte le 12/07/2019 à 18 h 09 min

      Je vois que tu as les mêmes goûts que moi en matière de réécriture de conte 🙂