Connaissez-vous cette petite crispation au début de vos séances d’écriture, cette force d’inertie qui résiste et qu’il faut repousser pour se mettre au travail ? Si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas seul : moi aussi.
On appelle ce phénomène la résistance. C’est très fréquent quand on écrit !
La bonne nouvelle, c’est que, la plus part du temps, la résistance disparaît au bout de quelques minutes de travail. Mais pour cela … encore faut-il réussir à s’y mettre.
Car la résistance devient problématique quand elle empêche de passer à l’action et se transforme en procrastination, voire en blocage d’écriture.
Voici 6 conseils pour ne pas en arriver là 👇
Accepter la résistance
Le meilleur moyen de surpasser la résistance est de l’affronter, puisqu’elle finit par céder quand on se met au travail. Mais cela ne la fera pas forcément disparaître : certains auteurs écrivent régulièrement depuis des années, et continuent à la rencontrer au début de chaque séance.
Cela dit, la conscientiser et s’y habituer peut nous être d’une aide précieuse. En prenant conscience que la résistance fait partie du processus, on ne la voit plus comme un obstacle infranchissable, mais comme une petite voix désagréable qu’il suffit de ne pas écouter.
S’arrêter au milieu d’une phrase
Voici une astuce originale et bien connue de certains écrivains : terminer sa séance d’écriture au milieu d’une phrase. Autre variante : s’arrêter pendant une scène dont on connaît la suite, et qu’on a envie d’écrire.
C’est un peu frustrant sur le coup, mais c’est un bon moyen de limiter la résistance lors de la séance suivante. Comme on sait exactement ce qu’on va écrire, la reprise est plus spontanée et enthousiaste. Et on continue le reste de son roman sur sa lancée !
Évincer les distractions
Les meilleurs amis de la résistance font partie de notre quotidien : ils s’appellent Instagram, TikTok, Netflix, etc. Eh oui, il n’est jamais aussi tentant de se connecter à un réseau social, ou même d’aller faire un tour dehors, que quand on galère à se mettre à son roman !
Si vous rencontrez ce problème, je vous conseille la méthode forte : enfouissez votre téléphone sous une couverture, dans une autre pièce, ou bloquez vos réseaux sociaux pendant vos créneaux d’écriture. Il existe des applications et des extensions très efficaces pour ça.
Et si vous êtes tenté de prendre la poudre d’escampette, prenez exemple sur Victor Hugo, qui confiait ses habits à un proche en lui demandant de ne les lui rendre que lorsqu’il avait fini sa séance d’écriture, pour s’épargner la tentation de sortir 🙃
Lister ce qu’on va écrire
L’écriture d’un roman, ou même d’un chapitre, est parfois une tâche impressionnante, qui nous donne l’impression d’avoir un énorme travail à fournir. Rien de pire pour enclencher le réflexe « flemme instantanée » et la résistance qui va avec.
L’astuce, pour contrer ce phénomène, est de détailler ce qu’on va écrire dans la scène. Qu’est-ce qui va s’y passer précisément ? Quelle ambiance va-t-on déployer ? Quels seront les enjeux de la scène ? Quels liens vont entretenir les personnages ?
En balisant ainsi le travail à venir, on a moins l’impression de sauter dans le vide, et la résistance perd en substance.
Appliquer la règle des vingt secondes
Il existe une théorie selon laquelle on perd en motivation s’il nous faut plus de vingt secondes pour agir. C’est vrai que plus on procrastine, plus on hésite, et plus on a la flemme. Dans l’idéal, il faudrait donc accélérer le passage à l’action pour éviter que la résistance s’installe.
Comment appliquer ce conseil à l’écriture ? Tout dépend de votre manière de travailler. Par exemple, vous pouvez toujours garder un carnet et un stylo avec vous, si vous écrivez à la main. Et si vous faites plutôt partie de la team clavier, nettoyez régulièrement le système d’exploitation de votre ordinateur pour qu’il s’allume rapidement.
Et si vous êtes sujet à la résistance, ne relisez pas ce que vous avez écrit la veille : passez directement à l’écriture du nouveau passage (je ne respecte absolument pas ce conseil ^^).
Mettre un chrono sur trente minutes
Dernière astuce pour vaincre la résistance (et pas des moindres) : lancez un chronomètre sur trente minutes, ou retournez un sablier, et promettez-vous d’écrire pendant toute cette durée. Cela va enclencher un mécanisme qui laissera moins de place au doute et à la procrastination. Autorisez-vous à arrêter au bout de ces trente minutes, si vous le souhaitez.
Vous verrez que bien souvent, une fois ces trente minutes passées, vous aurez envie de continuer à écrire, car vous aurez vaincu la résistance. Ce qui est difficile, c’est le premier pas. La motivation c’est être en mouvement, alors pourquoi ne pas vous mettre en mouvement pour faire venir la motivation ?
Connaissez-vous ce phénomène de résistance ? Avez-vous des astuces pour le contrer ?
Un grand bravo à ce blog que je suis attentivement.
Pour vaincre la résistance, mon truc à moi, c’est de mettre de la musique, et d’écrire pendant toute la durée du CD (musique classique exclusivement). C’est une variante de l’astuce du chronomètre!
Merci 😊
J’adore l’idée du CD de musique classique !
Merci beaucoup, des conseils toujours bienvenus !
Merci pour ce message !
Ton article tombe à pic, je vais tester ça de ce pas !
Merci
Merci, j’espère que ces astuces pourront t’aider 🙂
Merci beaucoup! En effet, je suis très, très (beaucoup trop) sujette à la procrastination/résistance. C’est un peu mon pire ennemi en écriture ! Même avant les descriptions xD et Dieu sait que j’ai une grande aversion pour elles…
Je crois qu’on est très nombreux et nombreuses dans ce cas !
Je ne suis pas trop sujette à la résistance, je crois, surtout parce que je n’ai jamais « pas envie d’écrire » ou « la flemme ». Des fois je vais avoir davantage envie de faire autre chose que d’écrire, mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas envie d’écrire. Aussi, je suis capable de me conditionner. C’est-à-dire que je sais déjà que je vais commencer l’écriture du roman suivant en août, je ne vis que pour cette date, un peu comme un athlète qui a une compèt’ en ligne de mire, et du coup le jour-J je suis prête, remontée à bloc. Du coup, ça réduit le risque, surtout avec la mise en place d’une routine.
Comme je ne supporte pas la frustration, je ne pourrais pas m’arrêter en plein milieu d’une phrase ou avant une scène que j’ai très envie d’écrire : j’ai besoin d’aller au bout de ma séquence. Généralement, quand je galère à commencer une séance, c’est que je ne suis pas dans l’ambiance, ou que je suis partie sur une mauvaise piste, et c’est un signal pour moi pour réfléchir à ce que je suis en train de faire.
Coucou ! Ahah tu as de la chance de ne pas connaître la résistance 🙂
Je trouve ta dernière phrase très pertinente, quand on a un vrai mini blocage (plus problématique qu’une simple résistance), c’est souvent que quelque chose cloche dans le texte, sans qu’on s’en rende compte (ça m’est arrivé ces derniers jours, il a fallu que je regarde la réalité en face et que je modifie le passage que j’avais prévu d’écrire).