Améliorer son écriture avec les figures de diction

Aujourd’hui, je vais vous parler de stylistique ! Comment améliorer son écriture pour intensifier son roman ? L’un des axes à travailler est la musicalité du texte. C’est-à-dire la manière dont il sonne à la lecture, comme une petite musique aux multiples nuances 🎵

Outre l’effet agréable d’une plume chantante, jouer avec les sons permet d’écrire un roman plus fort. Un récit à la musicalité travaillée produit des impressions, suscite des sentiments, qui intensifient une idée ou renforcent le sens d’un passage. Le roman n’en est que plus signifiant.

Les figures de style de diction permettent de travailler directement la sonorité du texte. Grâce à elles, on utilise les sons pour écrire avec plus d’expressivité. Je vous propose de les découvrir dans cet article !

L’allitération

L’allitération est sans doute l’une des figures de style les plus célèbres. Il s’agit de répéter une même consonne dans une suite de mots rapprochés.

Citons ce célèbre passage de Racine :

Qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?

Jean Racine

✍️ La répétition du son « s » évoque le sifflement d’un serpent, faisant écho au contenu de la phrase. Mais elle traduit aussi le trouble et l’épouvante du personnage qui parle (Oreste vient de découvrir Hermione, qui s’est suicidée sur le corps de Pyrrhus).

L’assonance

Petite sœur de l’allitération, l’assonance est la répétition d’une voyelle.

Les sanglots longs / des violons de l’automne / blessent mon cœur / d’une langueur monotone

Paul Verlaine

✍️ Cette assonance en « o » et « on » traduit la mélancolie et la langueur. Elle induit aussi une impression de répétition, qui vient faire écho à la monotonie évoquée dans le texte.

L’homéotéleute

Passons à une figure de style un peu moins connue (et moins facile à prononcer ^^) : l’homéotéleute. Il s’agit de la répétition d’une même sonorité en fin de mots ou de phrases. L’homéotéleute crée un rythme marqué qui fait ressortir des idées, des sentiments.

En face, il y avait le banc d’œuvre, et deux rangs d’hommes quadragénaires, quinquagénaires et sexagénaires, cossus, pansus et cuissus …

Jules Romains

✍️ Avec ces deux homéotéleutes en une seule phrase, qui semblent se répondre l’une à l’autre, Jules Romains tourne en ridicule les paroissiens d’Issoire. Notons que cette figure de style est souvent utilisée dans un but comique, ou pour faire des jeux de mots.

La paronomase

La paronomase confronte deux termes à la sonorité proche, mais au sens différent. Cet effet d’écho produit une certaine musicalité tout en renforçant l’impact du propos.

Il pleure dans mon cœur / Comme il pleut sur la ville

Paul Verlaine

✍️ L’association des verbes « pleurer » et « pleuvoir », dont les sons sont proches, accentue le lien entre la pluie et les larmes, mettant ainsi en relief la tristesse du poète.

💡 Le saviez-vous ?

L’effet produit par une syllabe dépend notamment de sa longueur. Une répétition de syllabes brèves donne une impression vive et rapide. Au contraire, les syllabes longues induisent un effet lent et traînant.

En savoir plus sur la prosodie ici

⚙️ Comment utiliser les figures de diction dans un roman ?

Vous en conviendrez : un roman n’est pas un poème, façonné pour que chaque strophe soit musicale et signifiante à plusieurs niveaux. Il ne s’agit donc pas d’écrire une figure de style à chaque paragraphe !

En revanche, il est intéressant d’utiliser ces procédés par petites touches dans un roman. On peut y faire appel pour mettre en relief un passage que l’on juge important, qu’il s’agisse d’une description de lieu onirique ou d’un combat haletant.

Ces figures de style peuvent aussi s’intégrer dans les paroles d’un personnage, pour traduire l’émotion qu’il traverse à un moment particulièrement fort. On peut aussi s’amuser à les glisser dans les mots d’un héros au caractère théâtral, qui aime mettre en relief ce qu’il dit !

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