A l’approche d’Halloween, j’ai envie de vous parler d’un classique de saison : Frankenstein de Mary Shelley 🧟♂️
C’est un roman gothique que j’ai lu il y a quelques années et qui m’a marquée. Publié en 1818, il est porteur de nombreuses leçons d’écriture traversant les siècles. En s’appuyant sur une intrigue forte, des personnages nuancés, une réflexion philosophique et une narration inventive, son autrice a créé une œuvre culte.
Ce récit épistolaire nous raconte comment un jeune savant nommé Victor Frankenstein assemble des parties de chair morte pour créer un monstre vivant. Horrifié, Frankenstein l’abandonne aussitôt. Mais ce dernier, doué d’intelligence, se venge d’avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société.
Je vous propose de tirer 4 conseils d’écriture de ce roman intemporel !
1. Construisez une structure narrative puissante
L’une des grandes forces de Frankenstein réside dans sa narration en abyme, faite de récits enchâssés les uns dans les autres.
Le roman s’ouvre sur les lettres du capitaine Robert Walton, un explorateur de l’Arctique, adressées à sa sœur. À travers son récit, nous découvrons Victor Frankenstein, qui prend à son tour la parole pour raconter sa vie et ses expériences. Ensuite, nous découvrons les tourments endurés par le monstre, racontés par lui-même.
Ce procédé de mise en abyme :
• Crée de la profondeur narrative : on ne lit pas seulement une histoire, mais plusieurs strates d’histoires entremêlées.
• Multiplie les points de vue, ce qui complexifie la lecture morale des événements.
• Instaure un jeu de distance : le lecteur est tenu à la fois proche et éloigné de l’action, ce qui favorise la réflexion critique.
✍️ Utiliser plusieurs points de vue ou des récits enchâssés peut enrichir votre intrigue et créer de la profondeur psychologique. Cela permet aussi d’interroger la vérité subjective : chaque voix raconte sa version des faits.
2. Humanisez vos monstres
Personnellement, je m’ennuyais un peu à la lecture de la première partie de Frankenstein … en revanche, dès que la narration s’est concentrée sur le point de vue du monstre, j’étais captivée ! Ce passage fait la force du roman à mes yeux.
Loin d’un simple être effrayant, le revenant créé par Frankenstein ressent profondément le rejet, la solitude et l’injustice. Il apprend à lire, à parler, à aimer… avant de sombrer dans la haine, non par nature mais par désespoir. En bref, il est humain malgré les apparences. Et c’est cette humanité qui nous touche.
✍️ Un méchant réussi n’est pas simplement maléfique. Il a des motivations, des blessures et une histoire. Même le personnage le plus abjecte gagne à être humainement complexe.
3. Faites de la nature un personnage à part entière
Dans Frankenstein, la nature n’est jamais anodine. Elle reflète les états d’âme des personnages. Les montagnes suisses deviennent le théâtre de la solitude de Victor, les glaces de l’Arctique figent la tragédie dans un décor post-apocalyptique, et les forêts sombres accentuent le sentiment de perte de repères.
Dans son roman, Mary Shelley met ainsi en scène un paysage miroir, où la description du monde extérieur reflète l’état intérieur des personnages.
✍️ Ne négligez pas l’environnement dans lequel évoluent vos héros. Ce décor peut renforcer l’ambiance, symboliser un conflit intérieur ou encore souligner une transformation psychologique.
4. Questionnez les limites de la morale
Mary Shelley écrivait à une époque où les découvertes étaient légion. Avec Frankenstein, elle soulève une question qui reste centrale aujourd’hui : jusqu’où peut-on aller au nom de la science ?
Victor Frankenstein, animé par l’ambition scientifique, finit par créer une vie. Mais il fuit sa responsabilité en abandonnant sa créature, ce qui déclenche une existence de souffrance pour celle-ci, et pour d’autres victimes. Le roman ne condamne pas la science en soi, mais l’orgueil de l’homme qui joue à Dieu sans penser aux conséquences.
✍️ Les grands récits naissent souvent de dilemmes moraux. N’hésitez pas à explorer des questions complexes dans votre écriture. Cela donne du poids à votre intrigue et pousse vos lecteurs à réfléchir, même après avoir fermé le livre.
Ainsi, Frankenstein est un roman sans héros absolu. Victor est-il une victime ou un savant irresponsable ? La créature est-elle un être innocent corrompu par la souffrance, ou un meurtrier sans pitié ? Ce flou moral invite le lecteur à participer activement au sens de l’œuvre, à se forger sa propre opinion.
Voilà pour cet article spécial Frankenstein ! Avez-vous lu ce classique ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Bonne semaine à vous
Oui, encore des idées à travailler, merci Charlotte