Aujourd’hui, je vais vous parler d’une catégorie de romans qui explose depuis quelques années et que j’aime beaucoup lire : la cosy fantasy.
Elle désigne un roman fantasy à l’ambiance réconfortante, qui parle de petites gourmandises, de relations bienveillantes et de la magie du quotidien. Notons que ce sont souvent des romans hybrides, situés quelque part entre la littérature jeunesse et celle pour les adultes.
D’où vient cet engouement ?
Dans notre monde parfois dur, la cosy fantasy est une bulle de douceur dans laquelle ses adeptes adorent se réfugier (quel que soit leur âge!) pour se faire du bien le temps d’une lecture. Le tout avec une pincée de magie qui fait voyager l’imagination.
Si vous avez envie d’écrire un roman doudou de ce genre, cet article est pour vous ! J’y décrypte les codes de la cosy fantasy avec des exemples tirés des livres suivants :
1. Une atmosphère enchanteresse
Dans la cosy fantasy, le cadre de l’histoire est essentiel. Il s’agit toujours d’un endroit chaleureux et tranquille où l’on se sent bien.
Ainsi, Légendes & Lattes nous raconte comment Viv ouvre un petit café à l’ambiance familiale, tandis que dans Mémoires de la forêt, Archibald tient une librairie au creux d’un arbre.
Autre exemple, La société très secrète des sorcières extraordinaires met en scène une magicienne qui s’installe dans un cottage fleuri et enchanteur.
Traversé par le sentier, le jardin s’étendait devant l’édifice et le contournait pour disparaître à l’arrière. Il était tout aussi charmant que celui du cottage, avec ses chênes, sa lavande, sa pelouse fraîchement tondue, ses balançoires et un potager clôturé. On aurait dit un petit coin de paradis.
La société très secrète des sorcières extraordinaires
🏕️ La classification de Bilbo le Hobbit en cosy fantasy fait débat, mais beaucoup estiment que la comté verdoyante et la maison confortable de Bilbo, où commence l’histoire, en font l’un des précurseurs du genre.
🌸 La cosy fantasy est un genre qui sied à toutes les saisons : il met en scène de belles ambiances automnales et hivernales (le café bien chaud et les roulés à la cannelle de Légendes & Lattes) comme printanières et estivales (les magnifiques champs fleuris du Château de Hurle).
2. Des petites douceurs à savourer
Les romans de cosy fantasy mettent en scène des personnages qui sirotent des boissons chaudes et dégustent des pâtisseries. Cela contribue à déployer une ambiance douce et réconfortante.
On y trouve des descriptions de nourriture à foison, comme dans Mémoires de la Forêt, qui nous parle de tasses de chocolat-guimauve et de tartes de toutes sortes. Devant le succès de ces mentions culinaires, l’auteur a même publié des recettes en annexe de son tome 2 !
☕ L’intrigue de Légendes & Lattes est carrément construite sur le thème de la gourmandise. L’enjeu pour Viv est d’ouvrir un endroit où ses clients pourront boire de délicieux cafés tout en dégustant des viennoiseries.
Viv haussa les épaules, prit une autre bouchée plus grosse et tomba sur le cœur de chocolat fondu. Le goût n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait goûté la veille : plus sucré, plus profond, plus riche. Crémeux et décadent, avec une note d’épice. « Par les huit enfers, Bouton ! Comment tu arrives toujours à faire ça ? » La voix de Viv était devenue chantante par le seul goût de la viennoiserie.
Légendes & Lattes
3. Des sentiments doux comme du miel
La cosy fantasy est faite pour qu’on se sente bien, elle met donc en scène des relations positives entre les personnages. Elle exploite les thèmes de l’amitié, de l’amour tout en douceur, des liens de proximité et d’entraide.
Les relations sont particulièrement touchantes dans Mémoires de la Forêt. Le tome 1 nous raconte comment Archibald Renard aide son ami Ferdinand Taupe, atteint de la maladie de l’Oubli-tout, à partir à la recherche de ses souvenirs perdus.
Autre exemple dans Magic Charly, où le héros est costaud mais profondément gentil, et ne veut pas utiliser sa force pour dominer les autres.
📚 Quant à Légendes & Lattes, il exploite le trope de la « found family » puisque Viv se lie d’amitié avec le groupe de personnes qui l’aident à développer son café. Même trope dans Le Château de Hurle, où Sophie se constitue une petite famille avec les personnages rencontrés au fil de son aventure.
Et que dire de Bilbo le Hobbit, qui met en scène un hobbit pantouflard se liant d’amitié avec une troupe de nains ?
Si un plus grand nombre d’entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d’or, le monde serait plus rempli de joie.
Bilbo le Hobbit
4. La fantasy en version slow
La principale différence entre la cosy fantasy et le feel good, c’est le surnaturel. On n’est pas dans du contemporain ni dans de l’historique, mais dans une réalité alternative sublimée par la magie.
On s’éloigne des grandes aventures épiques de la fantasy classique avec du sang, des batailles et des royaumes à conquérir. Les intrigues de cosy fantasy peuvent être prenantes, mais elles sont plus paisibles. Elles se recentrent sur un quotidien douillet qui poétise les plaisirs simples.
✨ Les dangers du monde y sont moins mis en avant que ses créatures enchantées et ses rituels réconfortants. Il n’est pas rare d’y croiser des objets dotés de vie ou des aliments magiques.
Dans Le château de Hurle, Sophie cuisine sur un feu vivant (et bavard) nommé Calcifer. Et Magic Charly met en scène une serpillière pourvue d’une existence propre ! Sans parler des aliments magiques de cette trilogie très gourmande, comme les madeleines de réconfort qui agissent sur les émotions de ceux qui les mangent.
La serpillière reprit sa route vers la sortie. Charly était à peu près certain qu’il ne pouvait pas laisser une serpillière animée par ses soins se balader en toute liberté dans les rues. Il en était responsable magicièrement, ou quel que soit le mot adéquat. Il lui courut après, et l’attrapa à pleines mains. « Il faut qu’on discute, toi et moi. » En réponse à quoi, la serpillière lui sauta à la figure et serra de toutes ses fibres.
Magic Charly
5. Un arrière-goût parfois amer
Si la cosy fantasy nous plonge dans des univers ultra réconfortants, les sujets qu’elle aborde ne le sont pas forcément.
Certains titres restent dans la légèreté de bout en bout, comme Légendes & Lattes, qui prend clairement le partie de la lecture doudou. D’autres se servent au contraire de cette ambiance réconfortante pour traiter des sujets plus durs sans que ce soit trop difficile à digérer.
🧡 Il est donc tout à fait possible d’exploiter des thématiques difficiles dans la cosy fantasy, mais tout en gardant une touche de positivité (par le biais de l’entraide entre les personnages, par exemple).
Ainsi, le tome 3 de Magic Charly aborde le thème du consentement. Et chaque tome des Mémoires de la Forêt développe un sujet assez dur derrière leur ambiance douillette. Dans le 1er tome, il est ainsi question de la maladie d’Alzheimer.
Même si tous les vieux animaux perdaient un peu la mémoire et déraillaient du ciboulot, la maladie de l’Oublie-tout était une forme plus grave que les simples oublis de la vieillesse : c’était prendre un train en aller simple vers son passé, sans espoir de retour, un périple dont les gares disparaissaient au fur et à mesure du trajet…
Mémoires de la Forêt
Voilà pour ce petit décryptage de la cosy fantasy !
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Merci pour cet article. Il est très bien écrit et je suis heureuse de découvrir que ce style existe. Je voulais me lancer dans ce type d’histoire mais je me suis toujours dit que ce serait une Héroic Fantasy étrange.
Merci ! Héhé pour le coup le concept est à l’opposé de l’Héroic Fantasy, même si les deux sont classés en Fantasy.
Merci beaucoup pour l’article.
Moi je suis un amateur de la plume et j’écris souvent sur ce genre littéraire.
Pourrais-je avoir plus de de leçons sur la fantasy ?
Merci beaucoup.
Bonjour, j’ai écrit un article plus global sur la Fantasy ici : https://www.laparentheseimaginaire.com/ecriture/8-conseils-pour-ecrire-de-la-fantasy
J’adore 💕 merci pour cet article
Merci à toi pour ton commentaire Oriane 🙂
Merci infiniment pour cet article !
De rien, merci Irina !
Je ne connaissais pas la cosy fantasy. Je pensais que les livres que tu as mentionné dans tes exemples étaient simplement des livres pour enfants, ce qui est une bonne chose pour familiariser les enfants à la lecture de vrais romans ^^
Par contre, j’estime que le Hobbit n’est pas de la cosy fantasy. Tolkien a écrit ça pour les enfants, donc c’est un livre jeunesse. De plus, tu dis que dans la cosy fantasy, il n’y a pas de préoccupations de quêtes et tout ça, alors que c’est le cas dans le Hobbit. Il y un dragon à combattre et un trésor à gagner. L’ambiance réconfortante du terrier de Hobbit ne nous accompagne pas dans tout le roman et encore moins quand Bilbo rencontre Gollum :/
Super article en tous cas ^^
Merci ! Les livres que je cite ne sont pas forcément des romans pour enfants (à part Bilbo et Magic Charly, mais on peut quand même les lire à tous les âges). Oui c’est vrai que la classification de Bilbo en cosy fantasy fait débat, pour les raisons que tu as citées ! Disons que c’est un livre cosy fantasy par petites touches (et pas que pour le terrier de Hobbit, aussi pour l’ambiance pleine de camaraderie et de bons sentiments avec les nains).