Très populaire, le roman policier est l’un des genres littéraires les plus appréciés des lecteurs. Et on comprend pourquoi : qu’y a-t-il de plus prenant, haletant et magnétique qu’un bon polar ? Je me rappelle avoir passé des nuits blanches les doigts aimantés aux pages d’un roman policier, incapable de le fermer tant j’avais envie de connaître la suite !
L’idée de base du polar est toujours plus ou moins la même : enquêter pour découvrir le coupable d’un crime. À partir de là, il existe autant de manières de dérouler son histoire qu’il existe d’auteurs.
Ce genre littéraire comporte toutefois des codes bien spécifiques : mystère, réalisme, noirceur, suspense, personnages marquants … Alors, si vous êtes tenté par l’écriture d’un roman policier, lisez la suite de l’article : je vous propose d’enquêter sur ce qui fait un bon polar 🧐
1. Écrire de manière réaliste
L’un des fondamentaux du roman policier, c’est la crédibilité de l’histoire. Soyez donc réaliste pour que la magie opère ! Pour cela, il va falloir donner l’illusion de la réalité. L’idée, c’est de travailler vos personnages, décors, situations et dialogues pour qu’ils sonnent juste. Avoir le sens du détail vous aidera à y parvenir.
Le roman policier nécessite aussi un certain niveau de précision concernant les méthodes de crime et d’enquête. Ces détails font le sel du polar, pensez-y.
✍️ Avant d’écrire votre roman, faites des recherches sur son cadre spatio-temporel (paysages, habitants, mœurs, coutumes, moyens de transport) mais aussi sur les techniques policières selon l’époque (géolocalisation, banques de données, etc.)
2. Déployer une ambiance
Un bon roman policier, c’est un roman qui a une atmosphère permettant au lecteur de s’installer durablement dans le livre.
Joël Dicker
Dans un polar, l’enquête est au cœur du récit, mais il faut l’enrober avec une atmosphère captivante pour accrocher le lecteur. C’est cet habillage qui lui donnera envie de plonger dans votre roman, qui teintera votre récit d’une touche particulière.
Quelle atmosphère déployer ? Un cadre géographique lointain ? Un contexte historique spécifique ? Un certain milieu social ? Définissez le cadre que vous avez envie d’explorer dans votre roman policier, et soignez-le pour plonger votre lecteur dans cet univers.
✍️ Attention toutefois à ne pas vous perdre dans des descriptions à rallonge et autres longueurs inutiles, qui risqueraient de ralentir le rythme haletant de votre polar. Le juste milieu entre récit immersif et dynamique se situe dans l’art de décrire le contexte en mouvement, tout en gardant les personnages en action.
3. Ciseler l’intrigue de son polar
L’enquête est l’essence du roman policier. Et pour qu’elle soit réussie, il va falloir la bétonner en amont, autrement dit bâtir un plan solide.
Gardez en tête que la révélation finale doit être surprenante, mais paraître évidente une fois dévoilée … Le lecteur doit se dire « mais oui, pourquoi ne l’ai-je pas vue venir ? ». Cet effet s’obtient grâce à un subtil jeu de fausses-pistes et de vrais indices bien cachés.
Et pour doser savamment ces indices tout au long du récit, mieux vaut en avoir une vision globale dès le départ : voilà pourquoi le policier est sans doute le genre littéraire le plus propice à la création d’un plan.
✍️ Lorsque vous préparerez votre polar, pensez au déroulement du crime, à la victime, aux suspects, au vrai coupable, à la manière précise dont le héros va le démasquer, et au cheminement de l’enquête entre indices et fausses pistes.
C’est votre articulation de ces éléments qui vous permettra d’écrire une intrigue policière digne de ce nom !
C’est aussi ingénieux et compliqué que de construire un puzzle.
Agatha Christie
De plus, n’oubliez jamais que le coupable de votre roman policier doit être démasqué grâce à une déduction logique et au talent de l’enquêteur. Évitez qu’il le soit par hasard, grâce à un tour de passe-passe, à un aveu inopiné ou à un coup de chance …
Autre défi de taille, ne bâclez pas la révélation finale de votre histoire, faites-en un moment intense et puissant !
💡 L’ASTUCE ULTIME
Suivez l’excellent conseil d’Agatha Christie : pour écrire un bon roman policier, la Reine du Crime nous suggère de procéder en deux étapes :
- Mettez-vous dans la peau du coupable et décidez de la manière dont il va masquer sa culpabilité. Faites le plan de votre polar sous cet angle.
- Recommencez ensuite du début en vous plaçant du point de vue de l’enquêteur … Et basez-vous sur cette dernière version pour écrire votre roman.
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4. Jouer sur le suspense
Un polar n’est pas un roman contemplatif, c’est un page turner qui doit aimanter le lecteur au livre. S’il est essentiel de soigner le climax d’un récit policier, il faut aussi travailler chaque chapitre de manière à ce que le lecteur soit avide de lire la suite.
✍️ Pour cela, un seul mot d’ordre : le suspense.
- Mettez votre héros en danger, faites-lui vivre des épreuves pour que le lecteur craigne pour sa survie.
- Jouez sur le mystère et les énigmes, qui donnent envie de connaître le fin mot de l’histoire.
- Rythmez votre roman policier avec des révélations et des rebondissements.
- De temps en temps, dynamisez vos fins de chapitres avec des cliffhangers. Ce procédé consiste à relancer l’action en introduisant un élément nouveau qui attise la curiosité du lecteur ou qui met le personnage dans une situation périlleuse soudaine.
Bref, ne laissez pas votre lecteur s’installer dans une routine bien confortable, maintenez-le en haleine !
À lire aussi : Écrire un roman prenant grâce au cliffhanger
5. Travailler ses personnages
La construction des personnages est cruciale dans un polar. La nécessité de vraisemblance, dont je vous parlai au début de l’article, s’illustre particulièrement avec eux. En effet, pour que la sauce prenne, il faut que vos personnages soient crédibles … et attachants, pour certains d’entre eux !
Des personnages accrocheurs donneront au lecteur envie de les suivre sur toute l’histoire (ou sur plusieurs tomes, comme le prouve le succès de certaines sagas policières).
Tous les personnages sont à travailler un minimum pour apporter de la densité et du réalisme au récit, mais je vous conseille de porter une attention particulière à certains :
Le héros
Probablement policier ou détective, c’est sur lui que repose l’enquête, c’est donc le personnage à développer en priorité dans votre polar. Oubliez le protagoniste parfait, qui a toutes les qualités du monde : les lecteurs ne s’attachent pas aux héros trop lisses. Au contraire, donnez-lui des aspérités, des éléments troubles, un passé complexe …
Le succès de certains romans policiers s’explique en grande partie par la personnalité charismatique et ambivalente de leurs héros. Ainsi, que seraient les romans d’Arthur Conan Doyle sans le personnage de Sherlock Holmes ? Et la saga Millénium sans Lisbeth Salander ?
✍️ Pour apporter plus d’intensité à votre intrigue, vous pouvez même faire coïncider le conflit externe qu’il affronte (l’enquête à résoudre et tous les dangers que cela représente) avec un conflit interne qui lui est propre (une faille ou des démons qui le hantent).
Le coupable
Tout aussi important que le héros, l’antagoniste nécessite un travail minutieux.
Évitez le méchant qui sort de nulle part et que l’on découvre lors de la révélation finale, alors qu’il n’était quasiment jamais apparu dans le récit. Cela risque de faire retomber la tension de votre polar comme un soufflet … et de décevoir votre lecteur.
À proscrire aussi : le méchant caricatural et manichéen. Le lecteur veut appréhender ses failles, l’origine de ses zones d’ombre, son côté complexe. Permettre au lecteur de comprendre ne serait-ce qu’une petite partie de sa psychologie rendra votre personnage plus marquant et votre récit plus intense.
À lire aussi : Comment créer un méchant crédible ?
La victime
On y pense moins et pourtant elle a aussi son importance !
Même si la victime de votre roman policier est morte dès le début de l’histoire, n’hésitez pas à développer son background : ses habitudes, ses passions, ses secrets, son enfance, les relations qu’elle entretenait avec ses proches …
S’immerger dans le passé de la victime permettra au lecteur (et à l’enquêteur) de mieux comprendre le mobile du meurtre, mais le fera aussi entrer en empathie avec elle, ce qui ajoutera de l’enjeu à l’enquête et rendra la révélation finale d’autant plus poignante.
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6. Détourner les clichés du roman policier
Comme tous les genres littéraires, le polar comporte son lot de lieux communs.
Notons par exemple le cliché de l’enquêteur solitaire, cynique et alcoolique. Ou celui du serial killer aux rituels macabres … Je suis sûre que vous avez déjà lu ou entendu parler d’une histoire mettant en scène ce genre de personnages !
Cela veut-il dire qu’il faut à tout prix les éviter ?
Pas forcément. Après tout, ce sont aussi ces thèmes que recherche un lecteur de romans noirs …
✍️ En revanche, mieux vaut renouveler les stéréotypes en les présentant sous un angle original. Trouvez votre patte, votre voix, votre manière personnelle de réinventer les codes.
Mais pour parvenir à jouer avec les clichés, il est essentiel de bien les connaître, en étant soi-même un grand lecteur de polars. Cela nous amène à un dernier conseil qui est propre à tous les genres littéraires : pour bien écrire, il faut beaucoup lire !
À lire aussi : Les conseils d’écriture de Stephen King
Tu as encore une fois, de très bon conseils, ça faisait longtemps que j’attendais ton prochain article. Pour ma part, je ne lis pas beaucoup de polar et je n’en écris pas non plus, ce n’est pas trop mon genre même s’il y en a quelques-uns qui font exeption.
PS : ça fait 10 jours que j’attends ton roman mais il n’est plus en stock ! Je suis frustrée, je regarde tous les jours pour voir quand il arrivera mais il n’y en a plus… je désespère de pouvoir le lire un jour
Coucou Lilas ! Merci pour ton commentaire 🙂. Tu écris du fantastique c’est bien ça ? Concernant mon roman, sur quelle plateforme essaies-tu de l’acheter ?
Oui, j’écris du fantastique. J’ai essayé de l’acheter sur Amazon mais ils disent qu’il est en rupture de stock
Hélas oui c’est normal … Il y a des retards d’impression du livre à cause d’un problème chez l’imprimeur, et comme Amazon ne peut pas garantir la livraison rapide ils passent le livre en « rupture de stock » jusqu’à ce qu’ils puissent avoir les exemplaires rapidement … On espère que les choses vont se rétablir très vite, en tout cas je suis désolée de cette situation (qui est heureusement provisoire).
Voilà bien un genre littéraire que je serais bien incapable d’écrire ! Sans doute en grande partie parce que je n’en lis pas, du coup ça n’aide pas à s’approprier les codes !
Très intéressant article, en tout cas !
Merci beaucoup ! C’est sur que la meilleure idée ça reste d’écrire dans un genre qu’on aime lire 😉
Un truc que je serais incapable d’écrire…
Déjà je n’en lis pas assez parce que j’ai du mal à en trouver des bons adaptés à mon age.
Mais surtout j’ai horreur des plans : si je connais la fin de mon histoire, j’arrête de l’écrire.
Donc les policiers, pas pour moi !
Mais ton article est super intéressant et peu aider pour d’autres styles je trouve.
Merci à toi ! C’est vrai que la plupart de ces points peuvent s’appliquer à tous les styles 🙂. Dans quel genre lis/écris-tu ?
Je n’ai pas vraiment de style.
En fait depuis que j’ai finis mon premier « roman », je commence un nouveau roman chaque mois parce que je n’arrive pas à trouver de nouvelle héroïne qui me plaise vraiment.
Mais je pense que je suis plutôt tourné vers le fantastique (en ce moment j’écris une histoire qui est un mélange de plein de style qui m’est venu en lisant ton article sur le steampunk)
Et sinon en lecture je lis de la science fiction, du fantastique, des mangas et des classiques pour les cours (et faire plaisir à a mère)
Arf je te comprends, ce n’est pas évident de se fixer sur une nouvelle idée d’histoire … Moi aussi j’aime lire du fantastique et de la SF (et depuis quelques temps je lis aussi un classique de temps à autre et j’ai fait de très belles découvertes) !
J’en suis à mon troisième roman policier, suspens, et fausses pistes, ainsi que fossé narratif. quant à celui en cours de rédaction, je bloque au niveau de la fausse piste.
Si ça t’intéresse j’ai écrit un article spécial sur le sujet des fausses pistes : https://www.laparentheseimaginaire.com/ecriture/ecrire-un-roman-surprenant-grace-au-hareng-rouge