J’adore les bons personnages de méchants. Subtils, complexes, fascinants … il y a des choses à faire du côté obscur de la force. Le piège à éviter est celui du méchant « cliché » qui n’a pas de consistance et fait le mal juste pour les besoins de l’intrigue. Alors, comment travailler son antagoniste pour le densifier, le nuancer et le rendre crédible ?
Voici quelques conseils pour créer un bon méchant + un cadeau bonus pour vous en fin d’article 😉
Une logique propre
Personne, ou presque, ne se perçoit comme odieux et malveillant. Votre méchant non plus : pour lui, ses actions sont probablement justifées.
Pense-t-il que le héros va lui faire du tort ? Dans Harry Potter, Voldemort est obsédé par Harry à cause de la prophétie prétendant que le petit sorcier le mènera à sa perte.
Pense-t-il que tuer une personne est un sacrifice nécessaire pour sauver le plus grand nombre ? Mélisandre, du Trône de Fer, brûle des innocents pour faire gagner son roi et ainsi sauver le monde … du moins, elle en est persuadée.
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Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Glissez-vous dans la peau de votre méchant, comprenez sa logique interne et dévoilez-la par petites touches (mais pas forcément tout de suite).
Un peu de psychologie
Dans la même veine, il est intéressant de comprendre la psychologie de votre méchant, de fouiller les mécanismes qui motivent ses actions.
A-t-il vécu des frustrations qui le poussent à prendre sa revanche ? Dans Poison de Sarah Pinborough, la méchante reine est meurtrie par l’éducation stricte et aliénante qu’elle a reçue, et se venge sur Blanche Neige car elle est jalouse de la liberté qu’on lui accorde.
A-t-il été conditionné à faire le mal depuis son enfance ? Dans Hunger Games, certains « tributs » sont fiers de tuer car ils ont été élevés et endoctrinés dans l’idée que c’était un honneur. Royal, de L’assassin royal, a toujours entendu sa mère rabâcher qu’il devait accéder au trône, c’est donc tout naturellement qu’il adopte son point de vue … et supprime ceux qui se mettent en travers de son chemin.
Rien de mieux qu’un peu de psychologie pour rendre un personnage crédible.
Un passé déterminant
Une plongée dans le passé du méchant illustre à merveille son évolution psychologique.
Dans Harry Potter, c’est en basculant dans la pensine avec Harry qu’on découvre pourquoi Rogue est si méchant avec le héros : il a été brimé par le père de celui-ci pendant son adolescence. En voyant les événements passés se dérouler sous nos yeux, on ressent la souffrance et l’humiliation de Rogue comme si on était à sa place. Montrer sa part d’humanité blessée approfondit le personnage et rend sa méchanceté crédible.
On peut prendre le temps de révéler ce passé une fois que le récit est bien entamé, pour créer un retournement de situation et apporter un nouveau regard sur le méchant.
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Des défauts et des qualités
Pour créer un antagoniste crédible, mieux vaut éviter l’écueil du vilain méchant qui accumule tous les défauts du monde et n’a vraiment rien pour lui ! Accordez quelques qualités à votre personnage, il n’en sera que plus subtil, humain et mémorable.
Moriarty de Sherlock Holmes est brillant, Lestat d’Entretien avec un vampire est séduisant, Cersei du Trône de Fer a une détermination à toute épreuve. On ne se souviendrait sans doute pas de ces personnages s’ils étaient dénués de qualités. D’autant plus qu’un bon méchant dispose souvent d’une certaine puissance ou d’une position de pouvoir. Comment en est-il arrivé là ? Grâce à ces fameuses qualités.
Dans la vie comme dans les romans, l’adage « avoir les défauts de ses qualités » fonctionne toujours. Si un méchant a un défaut, il est toujours intéressant de lui attribuer la qualité associée (par exemple, un impulsif sera enclin aux élans de générosité comme aux accès de violence).
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Un lien fort avec le héros
Créer un lien spécial entre antagoniste et protagoniste permet d’approfondir les actes malveillants du premier envers le deuxième …
Dans Harry Potter, Voldemort et Harry sont liés par un passé commun (la destruction de Voldemort par Harry lorsqu’il était bébé), mais surtout par une prophétie (« aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit »), ce qui explique la haine (voir la peur) du méchant et son désir de tuer le héros.
Dans Sherlock Holmes, Moriarty et le détective sont liés par leur intelligence hors norme, et la fascination réciproque qui en découle.
J’aime beaucoup les histoires où héros et méchant sont liés, voir complémentaires. Cela rend l’intrigue plus forte et complète.
Voilà pour cet article sur les méchants et la manière dont on peut les rendre plus crédibles !
Notons que ces idées ne s’adapteront pas forcément à tous les récits, ni à tous les thèmes. Par exemple, dans certains cas, un méchant dont on ne comprend ni les motivations, ni les limites peut être particulièrement effrayant. Dans d’autres, un méchant sadique prendra du plaisir à faire le mal tout en étant parfaitement conscient de l’horreur de ses actes, mais sans en ressentir de culpabilité, comme Ramsay Snow du Trône de fer.
Lire aussi : Comment écrire une scène qui fait peur ?
Mais, dans bien d’autres cas, un soupçon de psychologie et une pincée de logique vous aideront à développer la personnalité de vos méchants 🙂
CADEAU BONUS
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C’était très intéressant ! C’est vrai qu’il est important de réussir son antagoniste puisqu’il est au moins aussi important que le héros, mieux vaut ne pas faire les choses à moitié 🙂
C’est vrai que c’est important un bon méchant 🙂
Très intéressant, merci pour ces astuces !
Contente que l’article t’ai plu !
Bravo pour cet article ! Très intéressant !
Merci 🙂
J’aime beaucoup lire tes articles sur l’écriture!
D’ailleurs en lisant celui-ci, tu m’as donné une idée pour mon roman actuel parce qu’il y a quelques jours, j’étais justement en train de penser à comment je pourrais justifier les mauvaises actions de ma Méchante!
Je suis ravie si mon article a pu t’aider !
un méchant bien écrit marque les esprits. C’est clair qu’il lui faut plusieurs facettes pour ne pas le limiter à sa méchanceté.
Oui c’est important 🙂
J’adoooore ces articles sur les conseils d’écritures ! Les tiens sont tellement clairs et compréhensibles… Je suis comme toi, je pense qu’une bonne histoire n’a pas lieu d’être sans un bon méchant! Merci encore pour tous ces conseils, et j’ai hâte de lire le prochain !
Ella
Coucou Ella je ne sais pas si tu repasseras par là après tout ce temps, mais en tout cas merci pour ton message 🙂