7 manières de combattre le perfectionnisme

Le saviez-vous ? Le perfectionnisme est l’un des premiers freins à l’écriture de romans.

Nombreux sont ceux qui n’osent pas se lancer de peur de mal faire, de ne pas être suffisamment préparés ou de ne pas avoir une idée assez originale … Sans parler de ceux qui ne poseront jamais le point final d’une histoire entamée, jugeant ce qu’ils ont écrit trop mauvais.

Or, c’est le serpent qui se mord la queue : c’est en écrivant qu’on progresse. Et, à trop chercher à être parfait, la tâche devient fastidieuse, ce qui coupe encore plus l’envie d’écrire.

Autant de raisons de faire la paix avec son gendarme intérieur 🙂

Cet article vous propose 7 conseils pour y parvenir. Ce sont plus des astuces que de grandes réflexions, mais j’espère qu’elles vous aideront à adopter la maxime : Mieux vaut fait que parfait.

1. Lâcher prise lors du 1er jet

Le risque, quand on cherche à écrire un premier jet parfait, c’est de placer la barre trop haut et de se décourager, puis d’abandonner.

Un premier jet est un brouillon qui sera retravaillé plusieurs fois. Profitez-en pour vous amuser, et pour écrire l’histoire qui vous passe par la tête, sans trop vous mettre la pression.

📜 Mieux vaut avoir un texte imparfait à retravailler que des pages blanches entre les mains.

Le premier jet n’est qu’un moyen de vous raconter votre histoire à vous-même.

Terry Pratchett

2. Ne pas se relire trop tôt

Avant d’écrire, certains auteurs aiment relire ce qu’ils ont produit lors de leur dernière session de travail, pour se remettre dans l’ambiance de leur récit. D’autres évitent au contraire de se relire, pour ne pas freiner leur élan créatif …

Si vous avez tendance à complexer en vous relisant, et à passer les 3/4 de votre séance à vous corriger au lieu d’aller de l’avant, vous devriez peut-être suivre l’exemple de ces derniers. Question productivité, il est plus efficace d’avancer sans se retourner. Comme le dit Dory dans Le monde de Nemo : « Nage droit devant toi ».

3. Se donner une date butoir

Préparer son roman avec un plan détaillé, des fiches personnages et une carte de son monde fantasy, c’est bien. Y passer trois ans est une moins bonne idée. C’est la meilleure manière d’émousser son élan créatif et de se lasser de son histoire avant même d’avoir commencé à l’écrire.

Dites-vous bien que vos préparatifs ne pourront jamais être parfaits, alors autant se lancer tant que vos idées sont encore fraîches …

⚙️ La meilleure manière de se préparer assez, mais pas trop, est de se fixer une deadline et de s’organiser pour exploiter efficacement le temps imparti.

Nous ne sommes jamais vraiment prêts à nous lancer. Pour aller jusqu’au bout d’une idée, il faut expérimenter le chemin que l’on va emprunter. Vous aurez du mal à trouver les réponses avant de vous mettre en mouvement.

Fabien Olicard

4. Écrire en Comic sans MS

La typo Comic sans MS est honnie par le monde du graphisme, qui la considère comme le comble du mauvais goût (à tort ou à raison, là n’est pas le sujet). Quoi qu’il en soit, j’ai cru à une blague le jour où j’ai lu le conseil suivant :

« Pour dénouer un blocage d’écriture, écrivez en Comic sans MS ! »

Pourtant, après avoir tenté le coup, ça s’est avéré plutôt efficace. Voir son texte dans une typo qui pique les yeux permet de ne pas se prendre au sérieux, de ne pas avoir envie de se relire et d’oublier la forme pour se concentrer sur le fond, sur ce qu’on a envie de raconter … autant de clefs précieuses pour combattre le perfectionnisme et continuer à écrire !

5. Accepter de modifier son plan

Il y a les auteurs architectes, qui planifient leur roman avant de l’écrire, et les jardiniers, qui préfèrent planter une graine et voir comment elle pousse. Chacun travaille comme il a envie.

Personnellement je fais partie des adeptes du plan.

Pourtant, même quand on a construit son intrigue dans les moindres détails, il faut apprendre à lâcher du lest. Autrement dit : s’autoriser à changer en cours de route. Laisser son histoire prendre d’autres chemins que ceux qu’on avait prévus, ses personnages se comporter différemment que ce qui était écrit sur le papier.

✍️ Parfois, c’est l’écriture qui dicte ce qu’il va se passer dans l’histoire, et non le plan. Une intrigue que l’on déroule diffère souvent d’une structure érigée à l’avance. Parce qu’elle prend vie.

L’écriture est dans le mouvement, elle comporte toujours une part d’imprévu et de mystère. C’est aussi ce qui en fait le charme.

6. S’autoriser à écrire dans le désordre

On peut écrire une histoire de manière linéaire, en partant du début pour arriver à la fin. Mais il n’est pas nécessaire de s’y contraindre si certains passages sont si difficiles qu’ils causent des pannes d’écriture !

C’est souvent le cas des premiers paragraphes d’une histoire. On met tellement de pression sur le début d’un roman que cela peut bloquer et empêcher de passer à l’action. Mais ça peut aussi être le cas à n’importe quel stade du récit, notamment quand un passage est difficile à écrire, ou nécessite de faire des recherches afin d’être réaliste.

🧩 Dans ces cas, n’hésitez pas à sauter le passage en question et à y revenir plus tard. Lors des corrections, il est de toute manière fréquent de réécrire complètement certaines scènes.

7. Savoir tourner la page

Un roman se retravaille longuement, mais il faut garder en tête qu’il restera toujours imparfait et qu’on pourrait passer des années à essayer de l’améliorer sans en être satisfait. C’est un objectif qui peut s’avérer sans fin. À mon sens, il faut accepter l’idée qu’il soit imparfait, et savoir, un jour, poser le point final d’une histoire pour se consacrer à une autre.

Souvent, on réécrit jusqu’à ce qu’on ne puisse plus voir en peinture son roman. Lorsque la réécriture devient une souffrance, passez à autre chose !

Réécrivez. Néanmoins, sachez que votre texte vivra sa vie avant d’avoir atteint la perfection. Vous devez tourner la page et commencer à écrire votre nouvelle histoire. La perfection n’existe pas. Continuez d’avancer.

Neil Gaiman

Et vous, êtes-vous concerné par le perfectionnisme en écriture ? Avez-vous des parades pour le contrer ?

À lire aussi : Quel écrivain êtes-vous sur l’Ennéagramme ?