Écriture

Découper son roman en chapitres

28/11/2022

Ah, les chapitres ! Certains auteurs les définissent intuitivement, sans se poser de questions. Pour d’autres, le découpage du roman se transforme en véritable casse-tête …

À quel moment déterminer les chapitres de son histoire ? Quelle longueur leur attribuer ? Faut-il que les chapitres soient tous égaux ? Comment les conclure ?

Une bonne segmentation rythmera votre roman et maintiendra l’attention de vos lecteurs. Si vous avez du mal à vous y retrouver, voici un article pour vous aider à comprendre comment bien découper votre roman en chapitres 🙂

Le chapitrage : une étape clé à ne pas zapper

Tout d’abord, je vous recommande de ne pas faire l’impasse sur les chapitres. Certains livres s’affranchissent de ce découpage, mais je les trouve généralement plus difficiles à lire (à moins qu’ils soient particulièrement courts et légers).

Le chapitre marque une coupure dans la lecture. Il permet aux lecteurs de faire une pause, de souffler, de digérer le passage qu’il vient de lire. Le chapitrage balise sa lecture pour qu’il visualise son avancée dans le roman.

Les chapitres agissent comme les étapes d’un voyage : ils permettent de se sentir guidé. À l’inverse, un livre sans chapitres peut vite donner l’impression d’avoir une longue distance à avaler d’un coup. Les lecteurs risquent de se décourager plus facilement !

💡 Certains utilisent même les chapitres pour déterminer leur dose de lecture quotidienne (n’avez-vous jamais été adepte du “un chapitre par soir” ?)

Bref, à moins qu’il ne s’agisse d’un parti pris mûrement réfléchi, ne zappez pas le chapitrage de votre roman !

Découper son roman en chapitres

Quelle longueur pour vos chapitres ?

Il ne faut pas découper un roman au hasard. Le chapitrage est une approche tactique à élaborer en fonction de l’effet que l’on souhaite obtenir.

Commençons par la base : la longueur des chapitres joue sur le rythme de l’histoire.

Des chapitres courts (environ 1000 à 2000 mots) induisent une cadence rapide, de l’action et de la tension narrative. On les retrouve souvent dans les romans d’aventure et les polars, mais aussi dans les romances et les livres jeunesse.

À l’inverse, les chapitres longs (approximativement 2000 à 4000 mots) sont plus immersifs. Ils vont particulièrement bien avec les genres qui nous plongent dans d’autres univers à explorer, comme la fantasy ou la science-fiction.

Bien sûr, ces estimations en fonction du genre ne sont que des normes. Rien ne vous oblige à les suivre … Gardez juste en tête que les chapitres courts accélèrent l’action, tandis que les longs la ralentissent.

⚠️ Attention aux extrêmes ! Des chapitres trop brefs ne laisseront pas aux lecteurs le temps d’entrer dans votre roman, et des chapitres trop fournis risquent de les faire décrocher.

Je vous conseille aussi de faire en sorte que vos chapitres aient tous à peu près la même longueur. Votre roman sera ainsi plus unifié et cohérent. Il ne s’agit pas de vous astreindre à un nombre de mots précis, mais de fixer une échelle approximative, que tous vos chapitres doivent respecter.

Découper son roman en chapitres de manière cohérente

Outre leur longueur, il faut réfléchir à la cohérence du contenu de vos chapitres avant de les découper.

Vous pouvez vous débrouiller pour que chacun soit consacré à une période bien définie de votre récit, à une unité d’action ou de lieu.

Veillez aussi à exposer un seul point de vue par chapitre, afin que les lecteurs aient le temps d’entrer dans la peau du personnage concerné. Pensez au Trône de Fer (George R.R. Martin) qui manie cette technique avec brio !

L’idéal serait de définir vos chapitres lors de la création de votre plan. Prenez du recul pour avoir une vision globale de votre intrigue, afin que vos chapitres suivent la logique de votre récit.

Ainsi, le chapitrage peut vous aider à équilibrer votre histoire, à répartir les temps forts et calmes sur l’entièreté de votre intrigue.

💡 Découper votre roman en chapitres dès le plan est une bonne initiative … Cela dit, attention à vous accorder de la souplesse ensuite. La pratique s’éloigne souvent de la théorie. Il est courant de se rendre compte, en écrivant, que le chapitre prévu est trop long, ou qu’il vaut mieux s’arrêter là pour apporter de la force à la narration. Parfois, on “sent” qu’il est temps de conclure un chapitre pour passer au suivant. L’écriture est aussi une question d’intuition, alors écoutez-vous !

Découper son roman en chapitres

Comment conclure ses chapitres ?

Appréhendez chacun de vos chapitres dans son individualité, comme un petit arc narratif à part entière : un début, un milieu et une fin.

On peut ainsi terminer un chapitre à la fin de l’unité d’action ou de temps à laquelle il est consacré. Cela dit, attention à ne pas trop fermer votre récit : à la fin de chaque chapitre, votre lecteur doit avoir envie de lire la suite … Il faut que votre histoire soit ouverte, et maintenue par un fil de tension permanent.

Dans cette optique, vous pouvez utiliser de temps en temps la technique du cliffhanger (j’ai écrit un article complet à ce sujet ici). Il s’agit de finir votre chapitre en pleine action, au milieu d’un point crucial de l’intrigue, quand les personnages sont dans une situation extrêmement tendue. Ainsi, vos lecteurs auront tellement envie de connaître la suite qu’ils enchaîneront directement sur le chapitre suivant !

⚠️ Pour que cette technique soit efficace, il faut éviter de l’utiliser systématiquement. Ne devenez pas prévisible : un bon cliffhanger arrive toujours quand on ne s’y attend pas.

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  • Madlyn le 28/11/2022 à 20 h 47 min

    Perso, je découpe mes chapitres intuitivement ^^

    • Charlotte le 04/01/2023 à 20 h 08 min

      Quand ça tombe bien intuitivement, c’est encore mieux !

  • Minnie le 28/11/2022 à 21 h 31 min

    Je suis aussi du parti de chapitre à l’avance. Je prévois à peu près, je me suis fais un « plan » où 1 scène = 1 chapitre… Et puis finalement je m’étale lol donc je coupe mon chapitre plus tôt dans l’action. En gros, là où j’avais prévu de boucler en un chapitre, j’en fais deux.
    Mais c’est pas grave
    Et puis j’en suis pas encore à la correction. Y a des chances que ça change encore (genre passages qui sautent)

    • Charlotte le 04/01/2023 à 20 h 09 min

      Eh oui, un roman reste très mouvant jusqu’à ce qu’il soit finalisé (et c’est tant mieux) 🙂

  • Enirtourenef le 03/12/2022 à 11 h 39 min

    Je découpe mes chapitres à la louche. Je ne sais jamais combien de mots ils vont durer, ni trop ce que je vais raconter exactement, parfois x) je les découpe au jour le jour et à l’instinct. Du coup, j’ai des chapitres de taille très différente.

    • Charlotte le 04/01/2023 à 20 h 09 min

      Je vois qu’on a tous notre manière perso de fonctionner !

  • Thierry Cara le 03/12/2022 à 20 h 19 min

    J’ai plus ou moins mes arches narratives et j’essaie de faire trois parties liées à l’action et l’évolution de l’histoire. Ensuite le découpage des chapitres est lié à l’évolution des personnages dans la trame. Je ne le prévois pas du tout à l’avance avec un plan pré établi. C’est plutôt lié à mon envie de suivre tel ou tel personnage et de voir son évolution.
    Je tisse au fur et à mesure en ayant en tête une fourchette de mots de 1000 à 1800 mots. Dans le cas du Chant des Particules j’ai utilisé la technique du cliffhanger mais pas à chaque fois non plus. Le rythme est essentiel et le lecteur doit se sentir entraîné dans un monde ! La durée des chapitres est selon moi essentiel pour ne pas le perdre en route !

    • Charlotte le 04/01/2023 à 20 h 10 min

      C’est une bonne idée de découper ses chapitres en fonction de l’évolution des personnages 🙂